Sur les traces de Joseph Barjavel

La place Saint Michel

1915-2015 : 100 ans de musée à Forcalquier

Sur les traces de Joseph Barjavel (1889-1915)

L'enfant 

 

Joseph Ferdinand Barjavel naît le 19 février 1889 à Forcalquier, dans la maison rue Bérenger qu’habitent ses parents Hippolyte et Séraphine Malvina Tissot. Joseph est l’aîné de trois sœurs Marie, Julie qui décèdera en 1891, à l'âge de 6 ans, Marguerite et d’un frère Fernand.

 

Originaire de Saint-Vincent-sur-Jabron et récemment installée à Forcalquier la famille Barjavel est d’origine modeste. Hippolyte est cultivateur et, journalier, il se met au service de propriétaires terriens. Le jeune Joseph va passer son enfance place Saint-Michel où la famille Tissot tient une épicerie.

 

Il va également à l’école qui, depuis peu (juin 1881) est gratuite, obligatoire (en principe de 6 à 13 ans) et laïque. Il y acquiert outre le traditionnel « lire-écrire-compter » de jadis, des rudiments d’orthographe, de grammaire, d’histoire et géographie, mais aussi de morale et d’instruction civique. Il intègre également le sentiment national, patriotique, l’école républicaine étant considérée comme une étape dans la formation des soldats de demain… Joseph suit ensuite un apprentissage de boucher et quitte Forcalquier pour s’embaucher à Aix-en-Provence.

Les Tissot devant leur boutique La famille Tissot devant son épicerie
Rue Béranger La rue Béranger
Carnet de Barjavel

Le soldat

 

Comme tout jeune homme de 21 ans, Joseph doit faire son service militaire qui, depuis 1905, est universel et égalitaire pour tous. Il passe devant le conseil de révision en mars 1910 avec les conscrits de sa classe. Jugé « bon pour le service », il est intégré en octobre 1910 au 23e bataillon de chasseurs à pied de Grasse. Il y suit le « dressage » militaire en caserne. Le 1er octobre 1911, il est nommé caporal et le 25 avril 1913, sergent.

 

Rappelé au service du fait de la mobilisation générale du 2 août 1914, il découvre la réalité de la guerre industrielle à Dieuze, en Lorraine. Il est grièvement blessé au bras droit le 4 septembre 1914 à Saint-Mansuy.

 

En 1915, alors que la guerre « s’éternise », il tient désormais des tranchées dans les Vosges. Il participe à l’attaque du Reichackerkopf au début du mois de mars, est blessé au front, cité à l’ordre de l’armée.

Entretenant une correspondance régulière avec les siens, Joseph décrit son quotidien de chasseur alpin jusqu’au mois de juin : le 15 juin, il est tué dans le bois de l’Eichewalde, près de Metzeral. Sa famille reçoit confirmation de la triste nouvelle en juillet et, comme beaucoup de familles, doit faire son deuil en l’absence du corps.

 

Le 19 juillet 1917, son jeune frère Fernand tombe. Les dépouilles des deux frères ne reviendront sur leur terre natale que le 31 mai 1921 pour Fernand et 18 août 1922 pour Joseph. Ils recevront un hommage ému de toute la ville lors de grandes funérailles, comme beaucoup d'enfants de Forcalquier.

Joseph Barjavel Joseph Barjavel
lettre du 6 mai 1915 lettre du 6 mai 1915